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mercredi 18 juin 2014

Jours 137 et 138 : Kawah Ijen, du soufre à la souffrance.

17 juin : La soirée d’hier aura été vraiment sympathique, animée par le bon repas Indonésien de l’hôtel, le retour de nos collègues d’une plongée de nuit qui nous feront part de leurs belles découvertes (hippocampes, chasse des seiches …), une discussion très intéressante avec Nathalie la responsable de l’hôtel sur la vie Balinaise et la création de leur projet et enfin la très amusante activité des enfants qui offriront à tout le personnel de l’hôtel, aux clients et aux guides de plongée des fleurs de tiaré que chacun portera au coin de l’oreille (Un air de polynésie flotte ici !) 

Kawah Ijen 


Ce matin, nous refermons une nouvelle fois nos sacs pour une journée de voyage vers Bondowoso à Java qui sera digne d’un vrai Pekin Express !
Nous quittons l’hôtel et la sympathique Nathalie chargés de nos sacs à dos sur le chemin qui rejoint la route principale.
De là nous attendons (peu de temps) le passage d’un Bémo (ces petits vans qui assurent des liaisons à petit prix …) le véhicule est vétuste, la porte ne ferme pas et les suspensions sont aussi fraîches que les sièges. Le chauffeur nous annonce 100.000 rupiah pour rejoindre le port de Gilimanuk. (Très économique).


Le bémol avec ce bémo, c’est qu’il s’amuse à se faire la course avec ses autres collègues….sensations garanties quand la visibilité dans les montées ou les virages est quasi nulle ! 
Arrivée sans encombre à la gare routière de Gilimanuk et le pilote nous annonce 200.000 rupiah ! Gaëlle lui fera comprendre qu’il nous a vu venir et que nous connaissons les prix (annoncés par Nathalie à l’hôtel) et que nous ne lâcherons pas un rupiah de plus….il n’insistera pas !
Nous marchons une centaine de mètres pour rejoindre l’embarcadère. Une gare maritime assez propre et un guichet pour les piétons (au tarif record de 24.000 rupiah pour nous 4) nous amène au pied d’un ferry ….qui a dû être neuf il y a des années ! La passerelle en bois pour les camions, voitures et piétons nous monte à bord. 
Ambiance garantie, entre les passagers qui nous dévisagent, les plus curieux qui viennent admirer les enfants, la musique indonésienne à fond, les fumées des cigarettes et le roulis des vagues …..



Tiens voilà que je retrouve au fond de ma poche la clef de l’hôtel ! Bon bah il y'a plus qu’à trouver un bureau de poste à Bondowoso ce soir pour la renvoyer ! 
Nous débarquons sur l’île de Java, nous sommes très vite sollicités (visite du volcan, taxi, bémo, cacahuètes ….!) Nous trouvons un petit bémo pour rejoindre la gare routière à 4 kms au nord (40.000 rupiah…après négo !…c’est cher !)
Arrivée à la gare routière nous grimpons dans le bus pour Situbondo, il est 10h et le gars nous annonce 3 heures de route…bon on fonce (102.000 rupiah pour la famille). Quand on pense que pendant ce temps en France, la SNCF fait grève ! Ils ne connaissent pas les transports de Java !!! Musique à bord assurée par un DVD de chants traditionnels à fond, entrecoupée de chanteurs guitaristes qui grimpent dans le bus à chaque arrêt pour gagner quelques rupiahs, accompagnés d’un lot de vendeurs de chips et cacahuètes qui sautent du bus en marche avec des tongs ou tapent des sprints pour tenter de grimper (ce qui amusera beaucoup les enfants ), l’odeur des cigarettes (on fume partout ici !) et la vitesse de pointe de 40 km/h …..un trajet assez fatiguant.




Les paysages sont composés de champs de mais, de cultures de cannes à sucre et de villages très modestes. Les camions de cannes à sucre sont en files indiennes devant les nombreuses sucreries sur la route.
Les temples de Bali sont remplacés ici par des mosquée, l’île de Java est en effet de religion musulmane.
Nous débarquons à la gare routière de Situbondo, il est 13 heures nous sommes décidés à trouver un petit truc à grignoter. Dés la sortie nous devenons l’attraction du village, les gens se pressent vers nous pour nous vendre tout un tas de truc qui ne nous intéressent pas, les regards et les moqueries sont pesantes, les enfants se fatiguent des gestes sur eux, les rabatteurs des bus insistent pour nous faire monter à bord de bus bondés. Nous serons même choqués ici de découvrir les premiers enfants du voyage, deux petites filles, mendier (jusqu’à nous regarder avec insistance manger notre banane négociée dans un petit commerce) ou des hommes chasser des jeunes filles d’un bus pour nous faire une place (vendue plus chère aux touristes qu’aux locaux!) ce que nous refusons. Nous attendons un autre bus, nous trouvons de la place à bord et nous embarquons pour Bondowoso, notre terminus. (28.000 rupiah pour la famille).
Après 6 guitaristes et au moins le double de vendeurs de chips, nous arrivons enfin à Bondowoso.
Nous enfilons nos sacs et nous nous éloignons de la gare routière pour y trouver un peu de calme. Nous demandons notre chemin à une très gentille famille qui nous appellera des petits touc touc pour rejoindre l’hôtel à l’opposé de notre chemin … (bon je vous passe le moment où les chauffeurs de touc touc osent demander à Gaelle de payer 2 x 40.000 rupiah pour la course de 5 minutes !…ils repartiront avec la moitié de la somme demandée…et ils ont beaucoup de chance que nous soyons fatigués !)
Nous arrivons enfin à l’hotel Anugerah, une pension très simple (15 euros la nuit pour une chambre familiale). Le trajet aura été certe économique (350.000 rupiah au total, 22 euros pour nous 4 depuis Bali) mais vraiment fatiguant.
Nous réservons notre excursion pour le Kawah Ijen (un 4x4 avec chauffeur pour 600.000 rupiah) et nous prenons une petite douche (froide bien sur, mais bon on a dit « très simple » la pension !) Ne cherchez pas de lavabo ou de chasse d’eau, ici c’est traditionnel, un grand bac à eau et une grosse louche pour tout faire !




Une petite balade en ville pour quelques courses et un passage à la poste (et oui la clef de l’hôtel !) sera une grande première pour nous 4 depuis le début du voyage : Des voitures nous klaxonnent, les gens nous interpellent, des dizaines de sourires et de bonjours, les scooters qui semblent faire demi tour pour nous observer, les hommes me félicitent pour mon choix féminin, nous demandent d’où nous venons, adorent Zidane ! Une famille de français, blancs aux cheveux blonds avec une maman en jupe et débardeur ….de quoi ne pas passer inaperçus dans cette ville musulmane et loin des circuits touristiques….une étrange sensation nous habite, celle d’être un « étranger » ! 
Tient la pendule n’est pas la même qu’à Bali, ici c’est le fuseau horaire de Jakarta (-1 heure) ! Mais avec le repas quasi inexistant du midi, la faim nous travaille et nous serons à table à 17h30 (heure locale) ….le restaurant de l’hôtel est très économique et très correct, des petits plats locaux cuisinés à la demande dans une atmosphère familiale. Demain nous devons être sur le pied de guerre à 3h00, alors ce n’est pas un luxe de se coucher de bonne heure sous le son des prières des mosquées environnantes.

18 juin : 3h00 !!!! Dur, dur….on se jette dans nos vêtements pour rejoindre le restaurant de l’hôtel où nous attend un petit déjeuner très local (un thé et une assiette de riz pimenté avec une omelette et du tempé), idéal avant la randonnée qui nous attend !
3h45, un petit 4x4, assez bruyant débarque devant l’hôtel, on grimpe avec notre chauffeur qui ne parle pas un mot d’anglais…bon le trajet va être silencieux…
Petit déjeuner à 3h du mat' !
La route de nuit est très calme et on avance assez vite jusqu’aux pieds du plateau de l’Ijen, là la route devient sinueuse, raide et très abîmée, le 4x4 se met à hurler la mort, fond de 1ere pour grimper (les mobylettes nous doublent) je vois dans le rétro des étincelles sortir du pot d’échappement et Gaelle et les enfants à l’arrière voient de la lumière sous le plancher (en pleine nuit) et sont gazés ! 
Nous parvenons aux portes du plateau d’Ijen, le soleil se lève, la vue se dégage, les volcans apparaissent ….magnifiques !




Nous traversons des petits villages encore endormis dans la fraicheur de cette altitude quand soudain…paf plus de moteur !!!


Bon…nous n’étions pas en avance mais là c’est sur nous ne verrons pas le lever du soleil sur le cratère ! 
Le chauffeur est désolé, appelle son « boss », pompe, aspire le gasoil à la bouche, pompe et pompe encore…..après 15 bonnes minutes le moteur ronfle à nouveau …c’est repartit ! 
Nous atteignons le parking au pied du volcan vers 6h30.
Nous achetons les billets d’entrée (15.000 par personne et 30.000 pour l’appareil photo !) « Clément arrête de dire devant le monsieur que nous avons 4 appareils dans le sac s’il te plait !!! »
Et c’est partit ! 3 kms d’ascension sur un chemin en terre avec des portions très très raide, au milieu d’une magnifique végétation et de panoramas sur les volcans voisins splendides.






Nous ne serons pas seuls sur cette belle randonnée, ici le Kawah Ijen crache sans relâche son soufre et depuis des années des hommes courageux pour quelques rupiah affrontent les gaz sulfureux, remontent des blocs de ce souffre si précieux et se détruisent le corps à le descendre sur le dos avec des charges atteignant parfois 80 kilos !  



Ces hommes nous marcherons à leur côtés et nous serons marqués par la difficulté de cette tâche (je n’arriverai même pas à soulever sur mon épaule leur fardeau quotidien ), le chemin est très technique et glissant (encore plus côté cratère) et les gaz sont parfois suffocants ! Ils gardent pourtant le sourire et rare seront ceux qui ne nous diront pas bonjour ou plaisanteront avec les enfants. A la recherche d’une photo ou de la vente d’un petit bout de soufre souvenir pour gagner quelques rupiah de plus.
Difficile pour un français d’être témoin d’un pays qui laisse des hommes se tuer à la tâche (au sens propre) et de ne pas mécaniser cette extraction depuis le cratère ….
Nous arrivons au sommet, (encore bravo aux enfants !) l’instant est magique et impressionnant. Après une montée dans une végétation dense, le sommet est ici désertique, sans forme de vie, au fond un lac acide à la couleur turquoise, bordée de failles d’ou jaillissent le soufre et une fumée épaisse et malodorante. 







Les yeux s’attardent ensuite sur les porteurs de soufre, une colonie de fourmis prenant tous les risques au fond du cratère pour extraire le minerai fraîchement  craché par Ijen et sur ses flancs abruptes pour le remonter …




Le vent change de direction et nous oblige à redescendre, il devient difficile de respirer …



Nous apercevons dans la descente des gibbons sautant d’arbre en arbre dans la vallée en contrebas et nous tombons sur deux nouveaux fan club ! Un pour les enfants et un autre pour moi !!!! (Soit j’ai une tête qui va beaucoup les amuser sur le Facebook local ou alors ils me confondent avec un acteur de séries !)



Nous retrouvons notre chauffeur et nous reprenons la route du plateau d’Ijen. Nous découvrons que ce plateau est une magnifique plantation de caféiers (le meilleur café de Java paraît il ?)


Village de Sempol
Dur dur la vie de volcanologue !
L’arrivée à l’hôtel vers 12h30 et avec un départ à 3h30, est le moment de nous restaurer et de passer une petite après midi tranquille.

Une petite balade en ville tout de même pour l’achat de nos billets de bus vers Malang pour demain (une adresse de bus privés économique donnée par l’hôtel, merci nous éviterons peut être les péripéties du Bali-Java !).

7 commentaires:

famille CHERRIERE a dit…

ah dommage que ce périple soit gâché par ces mendiants ou rabatteurs.
Cette sensation de n’être qu'un gros billets doit être oppressante et pas très rassurante.
Je garde confiance en Gaëlle et comme te l'a dit l'homme, tu as fait un bon choix féminin Julien !
bisous les zamis

christine a dit…

Ouhh là là rien qu'à lire on trouve cela fatigant alors pas étonnant de voir dormir les enfants sur le retour.
Par contre c'est très intéressant. Décidément la blondeur des enfants attire partout.
C&JM

Nicole B a dit…

Arrivée et déplacements un peu"rustiques" mais que de belles découvertes encore. Il y a quelques années j'ai vu un reportage à la télé sur les forçats du soufre c'était impressionnant en effet et on se dit que la vie n'est pas si moche que ça en France. Vos photos sont superbes surtout celle dans les nuages j'adore! Bisous à tous les 4.
Nicole

Anonyme a dit…

J'ai en effet, comme Nicole B, vu ce reportage sur ces transporteurs de soufre et je pense un peu comme Julien, pourquoi ne pas mécaniser ? Quelle souffrance pour quelques sous !!!Quelle chance d'être aussi adulé que les stars du show biz !! Les petits sont quand même d'une bonne nature et très courageux ! Superbes paysages et toujours magnifiques photos et agréables commentaires ! Bonne continuation à vous quatre. Gros bisous Papi et Mamie

claudine a dit…

En panne d'ordi! Même à rouen ça arrive. Ca y est j'ai tout lu.
Emouvant. Le soleil se lève chaque jour pour tout le monde mais.......
Bises à vous quatre et continuez avec ce beau sourire. Gaelle quel beau pantalon!

Unknown a dit…

Fidèle de votre blog tous les jours où presque depuis le départ. J'étais pourtant restée en Australie..... Pourquoi je ne sais pas ! Mais ce soir rien à la Tv et une heure trente de lecture et de découvertes à Bali et Java ! Formidables et bravo pour tout ce que vous partagez avec tant de talent. Magnifiques les photos du souffre mais tant de souffrance n'est pas justifiée....
Bises à vous quatre !
Géraldine ( avec Maé qui vous suit sur sa carte du monde et Christophe qui regarde les photos au dessus de mon épaule)

claudine a dit…

Nouvelle photo mais quel est ce clandestin que Gaelle porte dans son sac à dos???